Parfois, les rumeurs les plus folles circulent sur ce que les gens mangent ou ne mangent pas Ă lâautre bout du monde. Cela sâapplique Ă©galement Ă la soi-disant « coutume » selon laquelle il est normal de manger des animaux marins vivants au Japon.
Il y a effectivement une part de vĂ©ritĂ© dans ces histoires, mais ce nâest certainement pas aussi normal quâon le prĂ©tend. Il nâest pas rare que des fruits de mer vivants soient servis au Japon.
Toutefois, ce pratique est rare et n’est pas du goĂ»t de tous. Au Japon, on le dĂ©signe souvent sous le terme  » ikizukuri  » (掻ăé ă) ou encore  » ikezukuri  » (çăäœă), une expression qui se traduit par « sushi vivant » ou « prĂ©parĂ© vivant »
La fraĂźcheur extrĂȘme dans la cuisine japonaise
Au Japon, lâaccent est mis sur le fait de servir des produits aussi frais que possible. Il sâagit de servir le plat le plus savoureux possible.
De nombreux restaurants au Japon conservent leurs fruits de mer vivants dans de grands rĂ©servoirs dâeau ou aquariums. Ce nâest que lorsque quelquâun a commandĂ© quâun poisson est pĂȘchĂ© hors du rĂ©servoir et prĂȘt Ă ĂȘtre servi.
Dans presque tous les cas, lâanimal est dâabord tuĂ© puis prĂ©parĂ©. Câest diffĂ©rent avec lâIkizukuri.
Quâest-ce que lâikizukuri ?
Le plat est connu comme  » le plat de poisson le plus frais du monde  » et nâest pas un vrai sushi mais plutĂŽt un plat de sashimi. Lâanimal servi â gĂ©nĂ©ralement du poisson â est maintenu en vie pendant tout le processus.
Comment est prĂ©parĂ© le fruit de mer pour lâikizukuri ?
Le poisson est nettoyĂ© de la majoritĂ© de ses organes et de ses arĂȘtes, puis transformĂ© en filets et dĂ©coupĂ© en morceaux, tout en conservant sa tĂȘte attachĂ©e au corps. Cette derniĂšre est prĂ©sentĂ©e de maniĂšre Ă ce que les mouvements des branchies et des yeux restent visibles pour les convives.
Des prĂ©cautions sont prises pour garantir que le poisson ne meure pas pendant le processus, mais quâil continue rĂ©ellement Ă vivre.
Une fois préparé, le tout est placé sur une belle assiette et, comme les sushis ou sashimis traditionnels, servi avec du gingembre mariné, du wasabi, du jus de citron et de la sauce soja pour compléter la saveur.
Et pour compléter le plat, il est recommandé de boire du saké.
Pour ceux qui sont curieux de voir Ă quoi ressemble ce type de plat, de nombreuses vidĂ©os sont disponibles sur YouTube. Elles peuvent ĂȘtre assez explicites et ne sont probablement pas recommandĂ©es pour les dĂ©fenseurs des animaux.
Les variations du plat traditionnel : Sugata-zukuri et autres spécialités
Il existe Ă©galement un plat similaire, le  » Sugata-zukuri « , dans lequel le poisson est servi de la mĂȘme maniĂšre mais avec une diffĂ©rence importante. Le poisson est dâabord tuĂ© avant dâĂȘtre dĂ©coupĂ©.
Il existe Ă©galement plusieurs autres variantes de ce plat, notamment le service dâune pieuvre vivante, divers types de crustacĂ©s et le trĂšs populaire uni (oursin). Que ce soit en plat seul ou sur un morceau de riz et servi en sushi.
L’ikizukuri : un plat rare et spĂ©cial au Japon
MalgrĂ© tous les reportages sur lâikizukuri, il nâest pas aussi courant au Japon quâon pourrait le penser.
Bien que ces plats puissent ĂȘtre trouvĂ©s dans de nombreux restaurants gastronomiques japonais, ils ne sont certainement pas courants.
Câest assez cher et nĂ©cessite pas mal de compĂ©tences de la part du chef de service. Câest pourquoi ce plat nâest gĂ©nĂ©ralement consommĂ© que lors de cĂ©lĂ©brations spĂ©ciales ou pour vivre une expĂ©rience culinaire unique.
La consommation d’animaux vivants, une pratique mondiale
Aussi choquant que cela puisse paraĂźtre, il nây a pas que le Japon qui sait transformer ce genre de souffrance animale en plats populaires.
Par exemple, manger du poulpe vivant en Corée du Sud est également relativement normal dans un plat appelé  » San-nakji « , et en Chine et à Singapour, les crevettes vivantes sont un favori dans le plat  » Crevettes ivres  » (Drunken shrimp en anglais).
Mais nous pouvons aussi faire quelque chose en Occident. Ici, on mange beaucoup de homard et mĂȘme si lâanimal nâest plus vivant une fois mangĂ©, il faut dâabord le faire bouillir vivant. Il y a aussi quelques restaurants Ă New York, entre autres, qui servent le homard en direct. Et puis nous nâavons mĂȘme pas Ă©voquĂ© la consommation dâhuĂźtres crues, que lâon mange toujours tant quâelles sont encore vivantes.
En Occident Ă©galement, nous avons nos propres pratiques. Le homard est frĂ©quemment consommĂ© ici, et bien qu’il ne soit pas mangĂ© vivant, il est couramment plongĂ© dans l’eau bouillante alors qu’il est encore en vie.
Plusieurs restaurants, notamment Ă New York, proposent mĂȘme de le servir de cette maniĂšre. Sans oublier les huĂźtres crues, souvent dĂ©gustĂ©es alors qu’elles sont encore vivantes.
Le dĂ©bat autour de la consommation d’animaux servis vivants et de lâikizukuri
Cette souffrance animale (inutile) se produit partout dans le monde. Mais pourquoi faisons-nous autant dâefforts pour remplir notre estomac ?
La quĂȘte du goĂ»t ultime VS les prĂ©occupations Ă©thiques
Selon les amateurs de ces plats, tout simplement parce quâils ont le meilleur goĂ»t. Rien ne peut se comparer Ă la fraĂźcheur et Ă la saveur intense de quelque chose encore vivant.
MalgrĂ© les critiques rĂ©pĂ©tĂ©es des dĂ©fenseurs des animaux Ă travers le monde, de nombreux restaurants continuent de proposer ces plats. Cette situation n’est guĂšre surprenante : dĂšs lors qu’un marchĂ© existe et qu’un profit est envisageable, il se trouvera toujours des personnes pour en tirer avantage.
De toute Ă©vidence, ces plats suscitent un intĂ©rĂȘt certain, car il semble que beaucoup de personnes ne soient pas troublĂ©es par les questions morales qu’ils soulĂšvent, privilĂ©giant le goĂ»t au dĂ©triment du bien-ĂȘtre animal
Des actions pour interdire lâikizukuri
Ce nâest pas le cas partout dans le monde et il existe plusieurs initiatives qui tentent de changer ces plats. Par exemple, Kenichiro Sasae, lâambassadeur du Japon aux Ătats-Unis, a lancĂ© une pĂ©tition pour garantir que lâikizukuri soit interdit au Japon.
Câest dĂ©jĂ le cas dans des pays comme lâAllemagne et lâAustralie.
Que pensez-vous de ce problĂšme ? Pensez-vous quâil sâagit dâune souffrance animale inutile ou aimeriez-vous vous aussi mordre Ă pleines dents dans ces plats  » frais  » ?
Ayant vécu 10 ans au Japon, je vous partage tous mes conseils et astuces pour que votre voyage au Japon soit inoubliable ! Grùce à Kawaiicafe, je vais vous transmettre toutes mes connaissances sur la culture japonaise .