Plongeons dans l’univers fascinant de la cérémonie du thé japonaise, connue sous les noms de chanoyu, chadō ou sadō. Cette tradition séculaire au Japon est élevée au rang d’art véritable, centrée sur la préparation, la présentation et la consommation de thé vert en poudre, appelé matcha.
Des livres entiers ont été écrits sur cette tradition, mais nous nous concentrerons ici sur une version moins formelle de la cérémonie du thé, connue sous le nom de chakai, permettant de découvrir ses subtilités et son élégance.
Comment se déroule le Chanoyu ?
Il est nécessaire d’enlever ses chaussures en entrant dans la salle. Ensuite, une des hôtesses se présente avec plusieurs types de yukata, un kimono d’été composé d’une seule couche de coton avec un obi, la large ceinture nouée avec précision dans le dos.
Les invités sont ensuite conduits dans la salle où se déroulera la cérémonie du thé.
Pas de chaises ni de table, seulement des tatamis sur lesquels ils peuvent s’asseoir confortablement. Avant de commencer réellement la cérémonie, une explication détaillée de la tradition, de l’artisanat et des éléments essentiels de la conception d’une maison japonaise est donnée.
En résumé, dans une maison japonaise traditionnelle, à l’exception de la cuisine et de la salle de bain, il n’y a pas toujours de murs fixes.
Les espaces sont souvent modulables grâce à des portes coulissantes appelées fusuma. Celles-ci se distinguent des shoji, des portes coulissantes faites de petits carrés de papier de riz, qui séparent l’intérieur de la maison de l’extérieur.
L’importance du tokonoma dans le chanoyu
Au cœur de tout espace japonais traditionnel se trouve le Tokonoma, un alcôve encastrée dans le mur, souvent surélevée, où des œuvres artistiques sont exposées.
Cet espace sacré ne doit jamais être franchi, sauf pour changer la décoration, et même alors, selon une étiquette rigoureuse. Pour chaque cérémonie du thé, une décoration soigneusement choisie y est placée, reflétant le thème et la saison.
Le tokonoma peut présenté une œuvre de calligraphie, ou kakejiku etc… Il est également courant d’y voir un Ikebana, une composition florale japonaise, ou d’autres formes d’art japonais, parfois combinés.
Une fois ces éléments expliqués, la cérémonie du thé peut commencer. Il est crucial de comprendre qu’il ne s’agit pas simplement de préparer une bonne tasse de thé, mais d’une véritable forme d’art.
Le maître de cérémonie, avec une sérénité et une grâce incomparables, contrôle chaque geste avec une précision remarquable, offrant un spectacle particulièrement impressionnant.
La rigueur pour devenir maître de cérémonie du thé
Devenir maître de la cérémonie du thé ne s’improvise pas; cela demande des années de pratique et d’études approfondies, souvent une vingtaine d’années.
Ce titre exige une maîtrise parfaite de tous les aspects du chanoyu, de la préparation du thé à la sélection du kakejiku (œuvre de calligraphie) et des fleurs pour l’ikebana, qu’il faut savoir arranger soi-même.
La vaisselle choisie, l’harmonie des éléments et leur adéquation avec la saison et l’événement sont tout aussi essentiels.
Observer une maîtresse de thé prendre une simple cuillère d’eau de la bouilloire pour la verser dans un bol suffit à souligner l’extrême finesse de cet art.
Chaque geste, aussi simple soit-il, est exécuté avec une précision et une élégance rigoureuses, respectant une étiquette stricte. La fluidité et la grâce de ses mouvements témoignent de la profondeur de sa maîtrise, rendant ce spectacle véritablement impressionnant.
La préparation du thé pendant le chanoyu
Avant de savourer la première tasse de thé, un bonbon japonais, appelé wagashi, est offert. Les invités peuvent ensuite observer l’hôtesse préparer le thé. Elle commence par verser du matcha dans un bol, puis ajoute de l’eau chaude.
Avec un fouet en bambou, appelé chasen, elle mélange le thé de manière précise jusqu’à obtenir une texture homogène et une fine couche de mousse, créant ainsi de l’usucha, un thé vert léger.
Le bol est alors placé devant la première personne, qui doit remercier l’hôtesse pour le thé et s’excuser auprès des autres invités avant de commencer à boire, en utilisant le terme approprié « Osaki ni« .
Les règles pour boire le thé
Il existe des règles spécifiques pour boire le thé lors de la cérémonie. On ramasse le bol avec la main droite, puis on le place dans la main gauche. Ensuite, on tourne le bol de manière à ce que le côté le plus joliment décoré soit visible pour les autres invités, afin qu’ils puissent l’admirer.
Puis, on prend une gorgée. La dernière gorgée doit être bue bruyamment, en signe d’appréciation du thé.
Avant de reposer le bol, il est important de prendre le bord entre le pouce et l’index de la main droite et de l’essuyer délicatement. Ensuite, le bol est placé au sol et les doigts sont nettoyés avec un morceau de papier ou un mouchoir.
Le thé lui-même est unique.
Pour ceux qui découvrent le véritable thé vert japonais, il peut sembler très différent du thé vert habituel.
Son goût est plus prononcé et beaucoup plus amer, ce qui peut surprendre au début. Cependant, après quelques gorgées, on commence vraiment à l’apprécier.
L’inconfort de la posture seiza durant le Chanoyu
Un aspect souvent méconnu de la cérémonie du thé est l’exigence de la posture seiza. Cette position traditionnelle consiste à s’asseoir droit, les jambes repliées sous soi.
Bien que cela puisse sembler facile au début, après dix minutes, des picotements et une certaine gêne commencent à apparaître, évoluant rapidement vers une douleur.
Cependant, par respect, les participants restent en seiza malgré l’inconfort, même lorsque les jambes commencent à s’engourdir.
Heureusement, il n’est pas nécessaire de maintenir cette posture tout au long de la cérémonie, mais seulement pendant des moments clés, comme la consommation du thé.
Les étrangers, en particulier, bénéficient souvent d’une certaine indulgence, car il est compris que maintenir cette position prolongée peut être difficile pour eux.
La fin de la cérémonie du thé
Après la première tasse de thé, des sucreries appelées higashi sont offertes. Plus sèches et plus dures que les wagashi, elles sont préparées différemment.
Un autre type de thé, le koicha, est également préparé. Officiellement, ce thé plus épais et encore plus amer que l’usucha et doit être bu en premier, mais il a été servi plus tard pour permettre aux participants de s’habituer à son goût.
Ce bol de koicha est partagé entre tous les invités, une pratique appréciée par certains en raison de l’intensité du thé.
Ensuite, la cérémonie se poursuivit avec le rangement méticuleux des ustensiles, chaque geste étant exécuté selon des règles précises, même pour des actions aussi simples que ranger le chashaku, la cuillère utilisée pour mettre le matcha dans le bol.
Enfin, il était temps d’enlever les yukatas et de poser quelques questions supplémentaires. La cérémonie du thé peut durer près de trois heures, et il peut falloir un certain temps pour que les jambes des participants s’habituent de nouveau au poids qu’elles doivent porter.
Ayant vécu 10 ans au Japon, je vous partage tous mes conseils et astuces pour que votre voyage au Japon soit inoubliable ! Grâce à Kawaiicafe, je vais vous transmettre toutes mes connaissances sur la culture japonaise .